En Angleterre et en Chine, certaines écoles interdisent les smartphones. Parmi les raisons invoquées, on trouve la protection des yeux et de l’attention des enfants. L’attention, qu’il est important de capter et de maintenir, pas uniquement chez les enfants.
En quoi les outils numériques peuvent-ils perturber l’attention, et comment faire pour la préserver, voire la cultiver ?
Concentration et attention, du pareil au même… ou presque.
Dans le langage commun, on se réfère souvent à la concentration. Vous dites ou pensez souvent, j’imagine : “J’ai besoin de me concentrer !” lorsque vous souhaitez réfléchir à une question, étudier, apprendre, travailler, par exemple. La concentration est l’action de porter toute son attention sur un même objet. On mobilise notre attention (ou notre concentration) pour les activités mentionnées ci-dessus mais aussi pour échanger avec nos proches, les écouter et leur parler, réaliser des œuvres artistiques, ou même pour réaliser des exploits sportifs. Dans les trois exemples, l’attention est la condition sine qua non de l’écoute et du dialogue, de la créativité et de la performance.
Quel est le souci avec les outils numériques ?
Or, au travail ou à la maison, nous pouvons être bombardés de notifications, pop-ups, appels et être distraits par ces signaux visuels, sonores qui viennent interrompre l’action en cours. A chaque “ding”, à chaque bannière qui s’affiche, notre cerveau se met en alerte, et détourne notre attention, parfois quelques fractions de secondes, parfois davantage, si nous décidons de répondre. Cela peut être sans grande conséquence : on demande à notre interlocuteur de répéter ce qu’il vient de dire. Cela peut aussi être dangereux, lorsqu’on conduit par exemple.
Interrompu.e.s en permanence, nous pouvons avoir bien du mal à nous concentrer sur ce que nous faisons. Et perdre l’habitude de nous focaliser sur une chose à la fois.
Le smartphone peut nous rendre la tâche bien difficile, attrayant et irrésistible comme il est. Réseaux sociaux, applications sont conçus de telle manière à attirer et à garder notre attention, le plus longtemps possible. Nous n’entrerons pas ici dans le détail de ce phénomène. Retenez néanmoins que nous sommes nombreux à avoir notre smartphone en permanence à proximité. Et nous sommes donc tout le temps susceptibles d’être interrompu.e.s.
Pour rester concentré.e, ne comptez pas trop sur votre volonté, mettez toutes les chances de votre côté
Difficile de se concentrer, donc, lorsqu’on est interrompu à tout bout de champ ou que l’on papillonne d’une tâche à l’autre. Il est toutefois possible de “ré-éduquer notre cerveau”.
Vous pouvez commencer par habituer votre cerveau à ne pas être “branché” en permanence en vous définissant des règles comme par exemple :
- “pas de portable à table”,
- “pas de portable dans certaines pièces de la maison (la chambre, la salle de bain)”
- ou “pas de portable à certaines heures”.
Ensuite, vous pouvez vous entraîner à vous adonner à une activité concentrée chaque jour. Avant toute chose, définissez-vous un but (la tâche à accomplir). Puis créez les conditions idéales pour ne pas être interrompu.e. :
- Planifiez-vous des créneaux horaires (pour commencer, prenez 10 minutes par exemple, puis 20, puis 30, etc.).
- Fermez toutes les applications, onglets, canaux de vos outils numériques.
- Réduisez au silence toutes les sources de distractions numériques
- Posez votre smartphone hors de votre vue et de portée (visuelle et auditive).
- Ayez à portée tout ce qui vous est nécessaire, pour votre tâche à réaliser mais aussi votre confort (boisson, encas, etc.)
- Vous êtes prêt.e à réaliser ce que vous voulez !
Au début, cela peut être difficile, mais si vous vous entraînez un peu chaque jour, et augmentez petit à petit, votre cerveau se ré-habituera à se concentrer. C’est comme un sport que l’on pratique avec de plus en plus d’aisance. Alternez les phases concentrées avec des pauses, en mouvement ou en interaction avec d’autres personnes.
Et bientôt, vous concentrer sera redevenu un jeu d’enfant.
Merci à Stéphanie Formery, experte en bien-être numérique
Merci pour votre confiance et au plaisir de partager d’autres astuces sur le bien-être numérique 🙂