Réparer soi-même son smartphone : rendre l’auto-réparation plus accessible avec les ateliers TeleCoop

Retour sur la première édition de nos ateliers d’autoréparation

Le 12 juillet dernier a eu lieu le premier atelier d’autoréparation proposé par TeleCoop, au sein de nos locaux du 11e arrondissement à Paris. Cet atelier était un atelier pilote pour potentiellement réitérer et généraliser l’expérience à partir de la rentrée prochaine. A cette occasion, nous avons accueilli Aliette et Jean-Marie pour les accompagner respectivement dans la réparation et le changement d’OS de leurs smartphones, et avons été aidés par deux membres de l’équipe du Repair Café du 5e arrondissement : Cyprien et Caroline.

Après un petit tour de table et un verre de limonade, les festivités ont pu commencer.

Objectifs : changer la batterie défaillante de l’iPhone SE première génération de la grande tante d’Aliette, remplacer le connecteur de charge de son Huawei P20 lite et passer l’OS du Fairphone 2 de Jean-Marie vers /e/ OS, un système d’exploitation libre, dégooglisé et plus économe en ressources. Aliette était venue avec les pièces détachées, à savoir une batterie assortie de ses adhésifs spécifiques ainsi que le petit connecteur de charge à changer. Quant à Jean-Marie, il avait ramené son PC, son câble de transfert de données et bien sûr son Fairphone ! Tous les outils nécessaires : tournevis, ventouses et autres spudgers étaient évidemment fournis.

On se lance dans les réparations

En ce qui concerne l’iPhone d’Aliette, nous avons utilisé le tutoriel correspondant à cette réparation du site iFixit de la chaîne YouTube de Bricophone. Si le tutoriel iFixit est très détaillé et permet de bénéficier des commentaires de la communauté sur les points difficiles, la vidéo permet de voir plus clairement comment réaliser chacune des étapes.

La réparation était dans l’ensemble assez simple, d’autant que nous avions affaire à un téléphone suffisamment ancien pour que l’écran ne sont pas collé mais simplement clipsé. En revanche nous avons rencontré deux points difficiles : le décollage de l’ancienne batterie, et le remontage de l’écran.

En effet, la batterie est collée au reste du téléphone par deux adhésifs élastiques qui nécessitent d’être tirés très minutieusement mais qui ont fini par nous casser entre les doigts. Heureusement, en chauffant un peu l’iPhone par l’arrière grâce à l’outil iOpener d’IFixit, nous avons fini par avoir raison de cette batterie récalcitrante !

Une fois la batterie changée, c’est le remontage qui nous a causé du tort car les minuscules connecteurs des nappes de l’écran se sont montrés particulièrement capricieux à reclipser correctement. A la première tentative, l’écran une fois rallumé présentait donc des stries colorées qui ont donné quelques inquiétudes à l’équipe, mais après deux tentatives supplémentaires (et la dextérité de Laurine, notre communicante multi-talent) les stries avaient disparu et le téléphone fonctionnait à nouveau parfaitement.

Laurine et Aliette changent la batterie d’un iPhone SE.

Pour ce qui est du changement de connecteur de charge du Huawei, c’est Cyprien, membre actif des Repair Café et habitué des réparations smartphones, qui s’en est chargé. Il s’est basé sur le tutoriel disponible sur le site de sosav et a réussi ce remplacement de pièce sans encombre en deux temps trois mouvements. Le plus long et périlleux a été de décoller la vitre arrière en verre pour accéder aux composants sans casser cette dernière, ce qui est assez habituel sur les modèles récents tout en verre et en colle. Malheureusement, bien que le changement ait été bien mené, cela n’a pas résolu le problème initial, à savoir que le mobile ne chargeait tout simplement plus. On en déduit donc que le problème ne réside finalement pas dans cette pièce mais ailleurs. Le diagnostic continue !

Cyprien change le connecteur de charge du Huawei P20

Un changement de système d’exploitation pour faire le choix du libre et de l’open-source

Intéressons-nous ensuite au Fairphone de Jean-Marie et à son opération de changement d’OS. L’objectif pour Jean-Marie était de tester le passage et l’utilisation de /e/OS sur son FP2 devenu beaucoup trop lent et désormais inutilisable. L’idée était de remettre le smartphone en état de fonctionnement grâce à cet OS plus léger et donc plus rapide, afin de pouvoir le prendre en vacances. Si la conversion s’était révélée couronnée de succès et l’expérience de l’OS agréable, Jean-Marie envisageait de passer son actuel FP4 également du côté du libre.

/e/OS propose pour certains modèles de téléphone (dont le FP3 et FP3+) le logiciel easyinstaller afin de faciliter l’installation, mais celui-ci ne supporte malheureusement pas le FP2. Nous avons donc cherché un tutoriel suffisamment clair pour qu’un utilisateur débutant en la matière comme Jean-Marie puisse s’y retrouver facilement entre les différentes étapes, et avons trouvé celui du site Francosfair, une communauté d’utilisateur.ices français.es de Fairphone et du libre.

Ce passage n’a pas été aussi facile et aussi fructueux qu’attendu, puisqu’un obstacle insurmontable dans l’immédiat a été rencontré en moitié de tutoriel au moment de flashbooter le portable. Après plusieurs demi-heures de lutte et d’écumage de forums, il a bien fallu se rendre à l’évidence : on y arrivera pas seul.es. Nous avons un peu de travail à faire pour des ateliers de passage de smartphone vers /e/OS sans accroc. Affaire à suivre donc et cette fois en partenariat avec la fondation /e/… On vous en dira bientôt davantage.

Jean-Marie et Camille se préparent à changer l’OS du Fairphone 2

Retour d’expérience pour des expériences à venir

Conclusion de cet atelier, nous avons été un peu pressés par le temps (nous avions prévu 2h30 quand il nous aurait probablement fallu une heure de plus) mais sommes très content.e.s de ce moment de convivialité et d’apprentissage par la pratique. Les réparations appellent à la coopération entre participant.es (ce qui est cher à TeleCoop 😉 ) et semblent être un bon moyen de rendre la réparation de son mobile plus accessible dans les représentations et pour le porte-monnaie. Aliette aura en effet dépensé en tout une trentaine d’euros (dont 20€ pour la batterie et les adhésifs et 8€ pour le connecteur de charge), et Jean-Marie… rien du tout !

N’hésitez pas à nous manifester votre intérêt pour de nouveaux ateliers, il y en aura bientôt des prochains 😉

FileVert : l’envoi de fichiers à impact réduit

FileVert est une solution qui réduit votre impact lors de transfert de fichiers. Non seulement en étant une plateforme performante et sobre, FileVert va plus loin en sensibilisant ses utilisateurs aux impacts environnementaux du transfert de fichiers.

Les problématiques liées au transfert de fichier classique

Avec l’essor du télétravail, les problématiques sont devenues importantes sur les transferts de fichiers.

Aujourd’hui, le numérique représente une part non négligeable des émissions de CO2 à l’échelle mondiale. Une partie importante provient des centres de données, qui utilisent énormément de ressources pour fonctionner normalement : 1,5% de la consommation électrique mondiale soit l’équivalent d’environ 40 centrales nucléaires.

Comparable à celle du transport aérien, l’empreinte carbone des centres de données est susceptible de générer des émissions à hauteur de 14 % à l’horizon 2040. Ces ordinateurs atteignent des températures extrêmes. Le refroidissement d’un data center est responsable de près de 40 % de l’énergie qu’il utilise.

Ces centres de données sont sollicités par chaque utilisateur du numérique, quel que soit son support. Nos usages numériques notamment liés aux stockages des données (fichiers, caches, …) et aux envois de mail contribuent à l’utilisation de ces centres de données ou data centers.

FileVert, une solution écologique pour transférer vos fichiers

Filevert, la solution sobre pour les transferts de fichiers

FileVert est une plateforme créée pour contribuer à faire baisser l’impact environnemental de nos échanges de fichier mais aussi pour sensibiliser sur les nuisances environnementales liées à l’usage du numérique.

En créant cette solution, l’objectif était double : proposer une plateforme en ligne vertueuse qui permet de faire un pas vers une utilisation plus sobre du numérique et et sensibiliser la population et les entreprises en présentant des pratiques plus responsables pour utiliser le numérique.

Interface FileVert

Comment fonctionne FileVert ?

L’utilisation de FileVert permet de réduire au maximum le nombre de requêtes serveurs. C’est en ce sens qu’elle est beaucoup plus économe en énergie que les autres plateformes de transfert.

L’autre point est le temps de stockage des fichiers. Ce temps est limité à 48h pour les utilisateurs non-abonnés, 15 jours pour les clients. Cela permet de supprimer régulièrement les fichiers stockés afin de réduire l’utilisation de ressources pour ce stockage mais aussi d’assurer une parfaite confidentialité.

FileVert intègre aussi un système de mesure des échanges de fichiers et une estimation des émissions associés à chaque transfert. Cela permet de sensibiliser les utilisateurs lors de chaque transfert de fichier.

La plupart des options courantes sont supprimées. FileVert met l’accent sur les mesures de confidentialité strictes et sur l’interdiction de la publicité.

Notez qu’à chaque tonne de CO2 atteinte, FileVert fait un don à la Fondation Good Planet qui soutient une agriculture et foresterie durables, des actions de préservation et de restauration de la biodiversité ou encore la construction d’écoles bioclimatiques. 

Qui peut utiliser FileVert ?

Pour chaque individu et entreprise, que cela soit à titre professionnel ou personnel, FileVert propose également une version gratuite.

TeleCoop partenaire de FileVert

Plus on génère du contenu et plus l’addition environnementale est salée.

Où sont stockés tout ce contenu et toutes ces données ? Sur des serveurs, rassemblés dans des data centers. Or, ces data centers sont alimentés 24h/24, 7j/7, doivent également être constamment refroidis…et sont souvent bien loin de chez nous. Un mail, un téléchargement, ou le résultat d’une recherche internet parcourt en moyenne 15 000km (ADEME).

Comment contribuer à réduire notre utilisation des data centers ?

Les bonnes pratiques ne sont pas forcément les plus simples à mettre en œuvre parce qu’il s’agit de revoir ses habitudes et d’abandonner un peu le confort du numérique pour en faire un usage plus responsable.

La sobriété

La première suggestion est, une fois de plus, de porter un regard critique sur son utilisation en générale du Cloud, des outils, etc.

Avant de poster quelque chose sur les réseaux sociaux, sur votre blog, sur un forum demandez-vous si c’est bien nécessaire.

Stocker en local plutôt que sur le Cloud

Ne stocker que le strict nécessaire sur le Cloud. Favoriser le stockage en local et sur des disques durs.

Faire du ménage

Faire régulièrement un ménage de son drive, Dropbox et autres documents sur le Cloud.

Faire régulièrement un ménage aussi sur les réseaux sociaux, les blogs, la boite mail etc. Supprimer les vieux posts, commentaires, vidéos, etc. Sur Facebook, il existe une extension Chrome pour cela,  Social Book Post Manager .

Protéger ses données

Empêcher au maximum les sites de collecter vos données. Au-delà d’une question éthique, c’est aussi une question un peu écologique puisque certains sites collectent et stockent une innombrable quantité d’informations.

Supprimer ses comptes inutiles

Fermer les comptes utilisateurs d’applications et logiciels qu’on n’utilise plus. Plusieurs sites dont on ne se resservira jamais stockent nos coordonnées ou mail parce qu’on a créé un compte une fois et oublié de le fermer.

Choisir une approche éphémère du stockage de données

Comme FileVert 😉

Sources :

ADEME

verdamano.com

idna.fr

Le vrai prix de la réparation de son smartphone

D’après une étude de l’ADEME, les consommateurs français changent de téléphone en moyenne tous les deux ans : soit par volonté de détenir un mobile plus performant ou d’une nouvelle génération, soit à cause d’une panne ou une casse de leur appareil (cette deuxième situation représente 40% des acquisitions de nouveaux téléphones). Face à une panne ou une casse, seuls 35% des gens choisissent de réparer leur mobile. L’argument qui revient le plus souvent pour justifier ce choix, c’est le prix : réparer un smartphone, cela coûte très cher. Les pièces détachées et la main d’œuvre auraient un coût trop élevé, et les consommateurs préféreraient donc, pour un même montant ou un peu plus important, racheter un nouveau mobile plus récent avec de meilleures performances.

Dans cet article, je vous propose d’aller regarder les prix de plus près : réparer son téléphone, est-ce vraiment trop cher ? Et trop cher par rapport à quoi ? Aujourd’hui nous sortons les calculettes, et allons voir que réparer plutôt que changer, c’est finalement plus intéressant sur le long terme mais que cela dépend aussi de la façon dont on choisit son mobile en premier lieu.

Écran cassé d’un smartphone

Les pannes les plus fréquentes

Dans plus de la moitié des cas, c’est l’écran qui est cassé et qui nécessite d’être changé. Manque de bol, c’est également la pièce la plus coûteuse de nos précieux mobiles. La deuxième pièce qui nécessite le plus souvent d’être remplacée, c’est la batterie. En effet, c’est une pièce consommable qui se détériore au fil du temps, notamment dans le cas des modèles iPhone. Si les batteries ont un coût relativement constant et qui reste abordable (entre 55€ et 75€ pour une batterie d’iPhone dans un Apple Center, et ce même pour les modèles les plus récents et coûteux, soit quelques dizaines d’euros de moins que chez les autres réparateurs), les écrans eux voient leur prix augmenter constamment. Un remplacement d’écran d’un Samsung Galaxy s10+ coûte ainsi 260€ , et un écran d’iPhone 12, 360€ (Chez Save.co, en mai 2022). En cause les technologies de plus en plus pointues utilisées, mais surtout, le fait que la plupart des modèles récents présentent des écrans assemblés, c’est-à-dire des écrans d’un seul bloc où la dalle LCD et la vitre tactile sont collées ensembles, qui nécessitent d’être remplacés entièrement lorsque la vitre seulement est cassée.

TeleCoop a mené l’enquête

Nous avons mené un petit comparatif des mobiles populaires actuellement sur le marché et de leur prix de réparation d’écran et de batterie. Nous posons l’hypothèse qu’au cours de sa vie moyenne (disons 5 ans pour des personnes sobres), on doit remplacer une fois son écran et une fois sa batterie.

Comparatif des prix d’un renouvellement de téléphone et d’une réparation

Bien sûr, dans ce tableau ne figurent pas les mobiles achetés via des offres « à 1€ » . En effet, dans la majorité des cas, ce système d’achat résulte dans le fait que le mobile revient finalement plus cher une fois ces mensualités additionnées. De plus, cela participe à cacher le prix réel du mobile et font apparaître la réparation comme proportionnellement plus coûteuse que le rachat d’un nouveau smartphone (la réparation à 1€ n’existant pas encore 😉 ). Comme on peut le voir dans le tableau ci-dessus, la somme de la réparation écran + batterie n’excède jamais le prix du téléphone, même en reconditionné, excepté dans le cas des mobiles hyper low-cost récents comme le Xiaomi Redmi 9. 

L’autoréparation : un bon compromis

Pour tous les autres modèles, la réparation reste donc la solution la plus économique, d’autant plus si on a recours à l’auto-réparation.  L’ADEME estime pour sa part qu’une réparation mobile coûte en moyenne 110€, ce qui demeure un prix inférieur à la grand majorité des mobiles disponibles sur le marché, même en reconditionné. Le prix des pièces détachées augmenté de celui d’un petit kit d’outil (compter entre 10 et 25€) permet également de faire baisser la note et est bien plus accessible que ce l’on peut croire. Des excellents tutoriels très détaillés existent sur des sites comme iFixIt ou SOSav et permettent même aux débutants de s’en sortir en une ou deux heures et un peu de minutie.

L’autoréparation d’un smartphone

Le coup de pouce de TeleCoop

Pour vous accompagner dans votre démarche de réparation, nous incluons dans notre offre Transition un forfait réparation annuel d’un montant de 30€. De quoi contribuer à faire baisser la note ! A noter également que d’ici le début d’année 2023 devrait sortir le fond d’aide à la réparation qui permettra à tous les consommateurs faisant appel aux services d’un réparateur agréé de bénéficier d’une aide financière à la réparation.

Comme on a pu le voir, tous les mobiles ne se valent pas en termes de prix de réparation. Pour économiser sur le long terme, la meilleure solution est donc de se préoccuper dès l’achat de la réparabilité de son smartphone. Pour cela il existe l’indice de réparabilité, basée sur différents critères comme la disponibilité, le prix des pièces, la facilité de démontage, qui est consultable à l’adresse suivante.

Certains smartphones mettent au centre de leur design la réparabilité, et commercialisent des pièces détachées à des prix raisonnables. C’est le cas de FairPhone, une marque néerlandaise de smartphones éco-conçus dont le dernier modèle le FairPhone 4 permet de changer très facilement soi-même l’écran pour 80€ ou la batterie pour 30€, ce qui défie toute concurrence.

Pour finir, il est important de rappeler que la meilleure manière de faire des économies sur la réparation, c’est en évitant la panne, en particulier de l’écran. Et pour cela pas de secret, il faut tout simplement bien protéger son mobile, en investissant dans une vitre de verre ou un film hydrogel de qualité ainsi qu’une coque couvrante et solide.

Sources :

Les impacts du smartphone, ADEME, 2017

 Durability of smartphones: A technical analysis of reliability andrepairability aspects

 Fonds réparation de la filière équipements électriques et électroniques, Etude préalable, ADEME, 2021

Mauro Cordella, Felice Alfieri, Christian Clemm, Anton Berwald, Durability of smartphones: A technical analysis of reliability and repairability aspects, Journal of Cleaner Production, Volume 286, 2021

En route vers la sobriété numérique, ADEME, 2022

Fonds réparation de la filière équipements électriques et électroniques, Etude préalable, ADEME, 2021

Les impacts du smartphone, ADEME, 2017

Save.co

Brico-phone.com

iFixit.com

Comment engager une démarche de sobriété numérique ?

Chez TeleCoop, la sobriété numérique est une notion que nous avons placée au cœur de notre démarche (notre forfait Sobriété y fait même directement référence !). Pour nous, c’est à la fois une ligne de mire et une manière de faire. Dans cet article, nous souhaitons vous en dire plus sur ce concept. Que recouvrent réellement ces deux mots ? Et surtout en quoi consiste concrètement une démarche de sobriété numérique ? Nous tenterons de vous donner quelques clés pour y voir plus clair et la mettre en pratique dès aujourd’hui.

Smartphone – Crédit photo : Unsplash

Comprendre les impacts environnementaux et sociétaux du numérique 

Pour commencer, il est essentiel d’avoir une idée des enjeux et des ordres de grandeur afin de pouvoir prioriser ses efforts. Commençons donc par rappeler rapidement les conséquences du numérique sur l’environnement et la société. Dématérialisation, cloud… les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont bien souvent présentées comme immatérielles, et donc, sans impacts environnementaux. Plus encore, certains soutiennent qu’elles constitueraient LA solution pour résoudre la crise climatique en cours, à grand renfort d’applications mobiles, de smart city, et de smartphones dernière génération. Or, un regard un peu plus poussé sur la face cachée du numérique révèle au contraire que son empreinte est tout sauf virtuelle. Ainsi, d’après le dernier rapport sur l’impact environnemental du numérique1 du think tank The Shift Project, le numérique représentait en 2019 3,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit à peu près autant que le secteur de l’aviation et cette part est susceptible de doubler d’ici à 2025.

Ces émissions de gaz à effet de serre sont en grande partie dues à la production du matériel numérique : pour un smartphone d’une durée de vie moyenne de 2 ans, sa seule fabrication est ainsi responsable de 80% de son empreinte carbone, contre 20% pour la phase d’utilisation2. Si cette phase est la plus polluante c’est parce que la fabrication de nos smartphones, ordinateurs et autres objets connectés nécessite de grandes quantités de matières premières à extraire du sol : plus d’une cinquantaine de métaux rares (tels que l’or, le cobalt, le lithium, le silicium… etc.), mais aussi de grandes quantités d’eau ainsi que d’électricité. Outre l’impact néfaste de l’extraction de ces ressources en termes d’émission de CO2 et sur la biodiversité, il faut également prendre en compte l’impact sanitaire et social, l’extrême majorité des métaux rares étant extraits dans des conditions de travail indignes, avec des conséquences critiques pour les populations locales. On peut donner l’exemple criant de la RDC, où est produit la majorité du cobalt et du tantale, et qui fait partie des pays au PIB le plus bas du monde. Un rapport d’Amnesty international3 ainsi que les travaux de divers ONG, chercheurs et chercheuses alertent régulièrement sur le travail de dizaines de milliers d’enfants dans les mines artisanales qui sont nombreuses dans le pays et sur l’implication de cette industrie dans des conflits armés.

Pièces détachées de téléphone – Crédit photo : Pexels

Si la phase d’utilisation a une part plus réduite parmi les effets directs du numérique, il ne faut pas pour autant négliger son importance. Pour envoyer un simple mail ou déposer un like sur une photo Instagram, notre smartphone échange des données qui vont transiter via une infrastructure réseau de milliers de kilomètres, et mobiliser un ensemble de datacenters éparpillés à travers le globe. Ces infrastructures sont extrêmement énergivores : elles représenteraient entre 15%4 et 41%5 de l’empreinte carbone du numérique, et polluent d’autant plus qu’une part importante de l’énergie qui les alimente est produite à partir de combustibles fossiles. Bien que l’efficacité énergétique6 augmente avec les progrès technologiques, l’accroissement du volume de données échangées est tel que d’ici 2025, on estime que la quantité d’électricité dédiée au numérique aura doublée.

Mais ce n’est pas tout. L’utilisation toujours plus intense de nos smartphones suscite de plus des mécanismes de rétroaction qui amplifient les effets indirects, appelés effets rebonds. On parle d’effets rebonds chaque fois que l’introduction d’une innovation qui permet de consommer en utilisant moins d’énergie ou de matière a comme effet l’augmentation de la consommation et peut annuler in fine les économies d’énergie ou de ressources apportées par la-dite innovation7. Ainsi, l’introduction de la 4G, annoncée comme plus économe en énergie pour un même volume de données a donné lieu à une augmentation considérable du volume de données consommé – d’environ 30% par an8 – et conséquemment à une augmentation de l’énergie consommée au global, que ce soit par les infrastructures de réseau ou les datacenters. Par ailleurs, lorsque le débit de données augmente ce sont aussi le poids des pages internet et des applications qui augmentent avec lui, puisqu’il n’est plus nécessaire d’optimiser les pages pour qu’elles s’affichent rapidement. D’où la généralisation de pages extrêmement lourdes, avec toujours plus d’image, de vidéos et de scripts, accélérant ainsi l’obsolescence des vieux terminaux qui n’ont plus la puissance nécessaire pour y accéder. Le site httparchive.org mesure ainsi que le poids moyen d’une page internet est passé de 500 Ko en 2011 à 2000 Ko en 2021, soit une multiplication par 4 en seulement 10 ans. Il apparaît donc assez clairement que la question de l’utilisation et de la fabrication sont inextricables, et qu’il est impératif d’agir sur ces deux aspects à la fois.

A la lumière de ces éléments, il est évident qu’il devient de plus en plus en difficile de soutenir l’idée selon laquelle le numérique serait la solution privilégiée à la crise écologique. Bien au contraire, il est urgent de réfuter l’idéologie aveugle du solutionnisme technologique, qui prétend que la technologie est une solution miracle aux grandes crises contemporaines. Les impacts du numérique et leur croissance est éminemment préoccupante et bien loin des mesures nécessaires si l’on souhaite respecter les accords de Paris et ainsi limiter le réchauffement climatique à +2°C. Dans ce cadre, la démarche à adopter est celle de la sobriété numérique, qui « consiste à concevoir des services numériques plus sobres et à modérer ses usages numériques quotidiens. ». Il ne s’agit pas d’une succession de petit pas mais bien d’une remise en cause globale de sa manière de consommer au sein d’un système pour viser le juste nécessaire.

Comment engager une démarche de sobriété numérique ?

Appliquer la sobriété numérique, c’est avant tout repenser ses besoins et son imaginaire. A-t-on vraiment besoin, et envie, de vivre dans un environnement bardé d’objets connectés, en consommation perpétuelle de données ? Il n’y pas de liste finie de tâches pour y parvenir mais en connaissance des ordres de grandeurs évoqués précédemment, on peut dresser une liste des mesures prioritaires à mettre en place à l’échelle individuelle et collective. Voici notre guide.

A l’échelle individuelle
Carte SIM TeleCoop – Crédit photo : Mary-Lou Mauricio
  • Limiter au maximum le nombre de terminaux et leur renouvellement : on l’a vu, la phase la plus polluante dans le cycle de vie d’un smartphone ou d’un ordinateur, c’est sa fabrication. Alors pour limiter son empreinte carbone, il faut avant tout réduire le nombre d’objets connectés (une enceinte, montre ou balance connectée est-elle vraiment utile ?) et d’écrans, et s’employer à les faire durer le plus longtemps possible. Pour cela, on mise sur une protection de qualité (coque, écrans etc.) , mais aussi sur la réparation ! Dans plus de 75% des cas, les pannes de smartphones sont réparables9, et les réparations coûteront moins chères qu’un téléphone neuf. Dans le cas où un rachat est incontournable, on évite absolument l’achat neuf et on se tourne vers des mobiles reconditionnés, en prenant garde à ce que le reconditionnement soit effectué en France auprès des Ateliers du Bocage par exemple ou à partir du catalogue de Label Emmaüs. Une autre option est de se tourner vers des mobiles plus éthiques comme les Fairphone, des smartphones modulaires conçus pour durer et être réparés, avec des matériaux labellisés Fairtrade. On peut également faire le choix de tordre le cou à l’idée selon laquelle il faudrait nécessairement acheter un mobile en le louant auprès de la coopérative Commown dont le modèle économique est basé sur le fait de vous accompagner à garder votre mobile le plus longtemps possible.
  • Évaluer ses impacts pour consommer différemment : pour mieux cerner les principales sources de pollution dans ses pratiques personnelles et se représenter la matérialité de nos usages numériques, le plus efficace est encore de réaliser son bilan carbone numérique personnel. L’outil Carbonalyser, développé par le Shift Project10, vous permet « de visualiser la consommation électrique et les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à votre navigation internet ». Si ces chiffres relèvent plus d’un indicateur que d’une mesure précise, elle permet néanmoins de rendre visible les impacts écologiques de nos usages et de prioriser nos efforts.
  • Repenser ses usages numériques et limiter sa consommation de données, surtout en réseau mobile : la consommation de données en 4G est jusqu’à 4 fois plus consommatrice d’énergie que la consommation du même volume en WiFi11, une bonne pratique est donc de privilégier le téléchargement en WiFi à la 4G. C’est la démarche qui est au cœur du forfait mobile Sobriété de TeleCoop qui facture uniquement ce qui est consommé, et incite ainsi à réduire sa consommation de données mobiles mais aussi le temps passé sur son téléphone. De manière générale, il s’agit de repenser ses usages et de viser la limitation au juste nécessaire. La solution radicale et ultra-efficace consiste à ressortir son vieux Nokia 3310 du tiroir, mais il est malheureusement de plus en plus difficile de se passer d’un smartphone dans la vie quotidienne. Dans ce contexte, réduire sa consommation de données passe en premier lieu par la réduction de sa consommation de streaming  vidéo, qui représente 60% des données en ligne dans le monde et engendre 306 millions de tonnes de C02 soit 20% du total des émissions de gaz à effet de serre dues aux numérique12. Pour cela, on peut réduire son utilisation de service de streaming VoD (et de pornographie… qui représente 27% de la bande passante mobilisée par le streaming vidéo), mais aussi veiller à réduire la résolution des vidéos et à ne pas écouter de la musique sur Youtube. Une autre bonne pratique est d’installer un bloqueur de pub comme AdBlock afin de supprimer les vidéos de publicités lors de votre surf.
  • Se lancer dans une digital detox : Une digital detox consiste en « une période pendant laquelle une personne s’abstient de l’utilisation des dispositifs de connexion électroniques tels que les smartphones et les ordinateurs ». Les effets sont bénéfiques pour le moral autant que pour l’environnement et permettent de rompre un temps avec l’addiction au smartphone pour prendre un pas de recul. Pour plus d’informations, vous pouvez retrouver notre article de blog  (https://www.blog.telecoop.fr/2021/12/21/comment-reussir-sa-digital-detox/) détaillé à ce sujet.
A l’échelle collective

Si les mesures détaillées précédemment sont importantes, elles sont loin d’être suffisantes et à vrai dire pratiquement inutiles si elles ne s’insèrent pas dans une prise de conscience et de changements de pratiques collectives. La question de la sobriété numérique n’est pas qu’une question de bien être ou d’effort individuel, c’est une question politique. Pour avoir de l’impact et porter la sobriété numérique, voici ce que vous pouvez faire :

  • Communiquer : Le numérique et les technologies qui en relèvent sont devenues des boîtes noires, dont le fonctionnement et les effets sont méconnus par le plus grand nombre. Or, tant que les impacts du numérique seront invisibles, leur limitation sera impensable. Il est donc essentiel de communiquer autour de vous. Parlez sobriété numérique avec vos proches, avec vos collègues, ou avec vos followers sur les réseaux. Nous vous suggérons également de participer voire d’organiser une fresque du numérique13, un atelier de sensibilisation hyper complet aux enjeux environnementaux du numérique sur le même modèle que la fresque du climat. Il y en a forcément une près de chez vous (et même en ligne) !
  • Militer : Si vous avez un peu d’énergie à dépenser, rejoignez un des nombreux collectifs qui luttent pour un numérique plus éthique et soutenable. Ils sont légions et il y en a pour tous les goûts (cf. liste annexe). Gardons en tête que les mesures qui ont le plus d’impact sont d’ordre systémique : il s’agit de s’opposer aux grands chantiers de développement des objets connectés, des infrastructures de nouvelles technologies de réseau ou des technologies hyperpolluantes comme le metaverse, les cryptomonnaies ou encore l’usage débridé d’algorithmes d’intelligence artificielle pour tout et n’importe quoi. Les Go économisés grâce à des efforts individuels de sobriété pèsent bien peu face à la pollution générée par la construction des infrastructures réseaux remplacées tous les 5 ans et les effets rebond qu’elles engendrent.
Assemblée Générale de TeleCoop – Crédit photo : Mary-Lou Mauricio
  • Appliquer la sobriété numérique dans la sphère professionnelle : Couper la caméra pendant les vidéos conférences, investir dans du matériel informatique durable, avoir un site internet éco-conçu… Il y a de nombreuses mesures qui peuvent avoir beaucoup d’impact si elles sont appliquées à toute votre entreprise. Porter ce genre de projet est une opportunité de faire une belle différence !
  • Voter en conséquence : Les projets à grande échelle de sobriété numérique ne passeront jamais s’ils n’ont pas de support de la part des décideurs politiques, que ce soit à l’échelle de la commune, de la région ou du pays. Alors avant de glisser son bulletin dans l’urne, on lit les programmes et on prend tout cela en compte !

Pour nous soutenir et démarrer votre démarche de sobriété numérique, rejoignez-nous vous aussi !

Annexe : quelques associations qui œuvrent pour un numérique plus éthique et soutenable (liste non exhaustive et ouverte aux contributions !)

Sources :

1 Impact environnemental du numérique : Tendances à 5 ans et gouvernance de la 5G

 2 Sobriété numérique, les clés pour agir, Frédéric Bordage

3 https://www.amnesty.fr/actualites/les-enfants-qui-travaillent-pour-nos-smartphones

 4 Sobriété numérique, les clés pour agir, Frédéric Bordage

5 Belkhir, Lotfi and Ahmed Elmeligi. “Assessing ICT global emissions footprint: Trends to 2040 & recommendations.” Journal of Cleaner Production 177 (2018): 448-463.

6 le rapport entre l’énergie finale délivrée et l’énergie consommée nécessaire à sa production

7 dans ce cas précis, on parle de paradoxe de Jevons

8 Arcep

9 Ademe, Harris Interactive 2020, Les Français et la réparation : Perceptions  et  pratiques

10 https://theshiftproject.org/carbonalyser-extension-navigateur/

11 En route vers la sobriété numérique, ADEME, Mai 2022, p12.

12 L’insoutenable usage de la vidéo en ligne, The Shift Project, 2019

13 https://www.fresquedunumerique.org/entreprises.html

Pourquoi choisir l’offre Transition de TeleCoop ?

En France, en 2020, 21 millions de téléphones portables ont été vendus. Sur ces 21 millions, seul 2,8 millions ont été vendus en tant que mobile reconditionné.

Ce qui signifie qu’1 Français sur 3 renouvelle son mobile chaque année. Or, en France, la moyenne de détention d’un mobile est de 2 ans alors que cette durée pourrait facilement s’étirer à cinq ans. Ce renouvellement fréquent s’explique par l’obsolescence, aussi bien matérielle que logicielle, rapide des smartphones et l’envie de détenir les meilleurs modèles dès leur sortie sur le marché.

Les smartphones, de plus en plus performants, sont aussi de plus en plus consommateurs de matières rares. Ce mode de consommation n’est donc pas sans conséquence sur la planète. 

Afin de réduire son impact environnemental numérique, le meilleur réflexe à adopter est ainsi de faire durer autant que possible son téléphone.

Crédit photo : Mary Lou Mauricio

Pourquoi faut-il conserver son mobile le plus longtemps possible ?

Tout d’abord, l’extraction des matières premières pour les pièces des smartphones ne respecte aucune charte éthique chez la plupart des fabricants. La majorité des sites d’extraction et les modes d’extraction utilisés mettent en concurrence les populations locales avec ces industries sur leurs besoins les plus primaires comme l’accès à l’eau ou aux terres cultivables. Sur le plan environnemental, un smartphone n’est pas écologique, et ce quelque soit sa marque. Rappelons que 80 % de la pollution lié à un smartphone est concentrée sur la première étape de son cycle de vie, la fabrication. Composés de plastiques, de verres et près de cinquante métaux différents, soit 5 fois plus de types de métaux que les téléphones fixes de 1950, votre smartphone est certes plus puissant mais cela engendre un coût écologique fort.

Certaines étapes de fabrication sont plus polluantes que d’autres. En effet, les minerais sont exploités de manière néfaste pour les écosystèmes. C’est par exemple, lors de la phase de raffinage que l’on utilise une grande quantité d’acide sulfurique afin de séparer la roche des métaux mais aussi les métaux entre eux. Ces procédés d’extraction chimique chargent les eaux en métaux lourds et polluent donc les nappes phréatiques. Ces métaux lourds ne peuvent être évacués par les organismes vivants et se retrouvent dans toute la chaîne alimentaire.

Pour décomposer, un smartphone aujourd’hui est composé en moyenne de :

  • 55 % de métaux lourds,
  • 35 % de plastique,
  • 10 % de verre et céramique.

Rien de bien écologique dans tout cela n’est-ce pas ? Et ces impacts écologiques s’intensifient d’autant plus que la demande explose. Aujourd’hui, près de 75% des français possèdent un smartphone alors qu’ils n’étaient que 17% en 2011.

L’écran, la batterie ou les pièces détachées en plastique sont souvent les premiers éléments à se casser ou à cesser de fonctionner. Près de 80% des réparations effectuées sur smartphones concernent les écrans et pourtant, les ressources nécessaires sont non renouvelables.

La réparation, une manière concrète de faire durer nos mobiles plus longtemps

Écran de mobile cassé ou encore batterie lente sont les problèmes les plus fréquents qui peuvent être résolus par la réparation mais parfois avec un coût qui décourage un certain nombre d’entre nous de faire ce choix. Le rachat d’un mobile neuf paraît alors comme étant le meilleur recours.

L’offre Transition de TeleCoop souhaite justement faire de la réparation un réflexe pour encourager le plus grand nombre à garder son mobile le plus longtemps possible tout en faisant le choix d’une consommation raisonnable de données mobiles.

Ainsi, pour inciter chacun à réparer son téléphone au lieu d’en acheter un nouveau, TeleCoop a  fait le choix de proposer une nouvelle offre mobile.

La grande nouveauté de ce forfait réside dans le fait de bénéficier de 30 euros par an afin de faire réparer son mobile. Cela signifie, par exemple, qu’en cas de casse de votre écran, TeleCoop prendra en charge 30 euros de votre facture de réparation et ce, 1 fois par an. Elle vous permet de bénéficier des appels et SMS illimités en France métropolitaine et d’une quantité raisonnable de données mobiles à savoir 9 gigas, le tout pour 20 euros par mois. Un bon moyen de démarrer sa transition numérique !

Ce forfait, sans engagement, permet à tous de bénéficier d’un service client basé en France dont l’objectif est d’accompagner chacun dans ses usages numériques.

Les télécoms en première ligne du numérique responsable

En lançant ce forfait, TeleCoop entend donc encourager ces abonnés à réparer leur mobile. Les opérateurs de téléphonie mobile ont leur part de responsabilité dans la consommation excessive et rapprochée des smartphones. Les sites web des opérateurs proposent, en plus de leurs  abonnements mobiles, la vente de téléphones neufs. Les abonnés peuvent également régler mensuellement et parfois sans frais, leur nouveau téléphone sur une période de deux  ans qui correspond à la fin de la garantie constructeur. Le but de cette pratique est ensuite de pousser le client à changer son téléphone, et de repartir sur un nouveau contrat avec un nouveau téléphone une fois la fin du contrat atteinte. 

Face à ce constat, TeleCoop a choisi de proposer un nouveau modèle de consommation : celui du forfait Transition, un forfait sans engagement permettant l’accès à une offre de réparation mobile.

Conscient de ce problème, l’ADEME a récemment mis en ligne ce site qui propose différentes ressources :

  • Conseils pratiques de réparation de nos objets du quotidien dont les téléphones portables,
  • Outils pour partager nos objets entre voisins par le biais d’un annuaire,
  • Diagnostic de pannes diverses ou défauts d’utilisation,
  • Actualités dans le domaine de la récupération et la réparation.

En complément, afin de simplifier les démarches de nos abonnés, la coopérative travaille pour que dans les prochains mois, nos abonnés puissent accéder à un réseau de réparateurs agréés. Ainsi, nous vous encourageons à donner, réparer, troquer, revendre pour consommer le numérique de manière durable. Notre façon de consommer le numérique et en particulier les choix que nous faisons dans notre façon de nous équiper doit changer et TeleCoop vous propose une manière concrète de le faire.

Sources :

https://seb117.fr/blog/reparer-telephone-portable-agir-pour-la-planete

https://reporterre.net/La-folie-du-smartphone-un-poison-pour-la-planete

https://www.arcep.fr/fileadmin/cru-1650011811/user_upload/observatoire/enquete-pns/edition-2022/enquete-annuelle-pour-un-numerique-soutenable_edition2022.pdf

https://longuevieauxobjets.gouv.fr/reduire-son-impact-numerique

https://telecoop.fr/forfait

TeleCoop choisit de privilégier des outils libres pour son organisation : l’exemple de notre collaboration avec IndieHosters

Dégoogliser nos outils de travail

La dégooglisation de nos outils de travail était dans les cartons depuis un moment – nous avions conscience qu’utiliser – donc encourager – les outils de Google allait à l’encontre de l’éthique TeleCoop. Faut-il le rappeler : les GAFAM (et d’autres entreprises géantes du numériques) promeuvent un internet et un numérique qui pousse à la consommation au mépris des considérations écologiques et éthiques, où le profit publicitaire est roi et où nos données sont collectées et vendues – bref : un numérique déraisonné.

Si Google Drive et Google Docs ont été des premières solutions « pratiques » et temporaires pour travailler de manière collaborative sur nos documents, il était temps de mettre fin au temporaire en optant pour des solutions libres, open-source et plus éthiques. Nous avons donc opté pour deux alternatives combinées :

NextCloud, une solution libre d’hébergement de fichiers. Il s’agit d’une solution décentralisée : chacun-e peut auto-héberger ce logiciel sur son propre serveur ou bien choisir un hébergeur qui s’occupe de tout. De nombreux hébergeurs éthiques proposent ce service – beaucoup sont membres du Collectif des Hébergeurs Alternatifs, Transparents, Ouverts, Neutres et Solidaires (CHATONS).

OnlyOffice, une suite bureautique libre en ligne qui contient des solutions de traitement de texte, de tableur ou de présentation. Intégrée à NextCloud, elle nous permet de collaborer en ligne et en temps réel sur nos documents partagés. C’est également une solution décentralisée, facile à intégrer dans NextCloud (tout est prévu !), aussi proposée par plusieurs CHATONS.

Nous utilisons également RocketChat pour le livechat à destination des visiteurs & visiteuses de notre site. RocketChat est une solution de conversation instantanée, qui peut aussi être une bonne alternative à des logiciels comme Slack.

L’ensemble de ces outils sont sous licence libre, c’est-à-dire que leur code est accessible à tou·te·s : chacun·e peut l’utiliser, l’améliorer, et le redistribuer sous certaines conditions. Ces logiciels ne sont pas la propriété d’une entreprise. 

Nous avons par ailleurs fait le choix d’héberger ces outils chez IndieHosters, un hébergeur français et promoteur des solutions numériques plus responsables.

TeleCoop & IndieHosters : des valeurs en commun

IndieHosters est une association membre des CHATONS, éthique et engagée dans une démarche écologique : ses services sont basés sur des logiciels sous licence libre ou opensource, les données et métadonnées ne sont pas revendues, ni exploitées, et les serveurs, localisés en Allemagne et en Finlande , sont des machines en partie de seconde main alimenté́es en énergie hydraulique et éolienne. L’objectif de l’association est de faciliter l’accès aux logiciels libres et open source notamment en proposant Liiibre, une solution qui unifie l’ensemble des outils hébergés sous un seul compte par coopérateur·trices. Comme TeleCoop, Indie Hosters milite pour une technologie et des services numériques engagés et raisonnés. Car, au delà de fournir un forfait mobile responsable , TeleCoop défend un usage plus juste des technologies du numérique en général : il était temps de s’affranchir des services à contre-courant de nos convictions.

Un pas pour – peut-être – initier des projets en commun avec ce nouveau partenaire !

Pour aller plus loin

Dégooglisons internet

Adopter un CHATON

Après 1 an, on fait le bilan !

Ce mois d’avril, TeleCoop, premier opérateur télécom coopératif, fête son premier anniversaire. C’est l’occasion de dresser un premier bilan de l’aventure après cette première année d’activité.


L’opérateur télécom est la porte d’entrée vers le numérique. Concrètement, c’est une entreprise qui, de part son activité et ses services, permet à chacun d’entre nous de pouvoir accéder au numérique et à ses multiples opportunités. Or le numérique est aussi à l’origine d’impacts environnementaux et sociétaux forts. Il interroge, bouscule et transforme fortement notre rapport aux autres, à la société mais aussi à la démocratie.

TeleCoop est ainsi né de l’idée qu’il devenait important de pouvoir construire un opérateur télécom au service des citoyens pour permettre à tous de se réapproprier ses usages numériques et de réfléchir collectivement et concrètement à un avenir soutenable et souhaitable pour ce secteur si présent dans le quotidien de chacun d’entre nous.

A l’origine de ce projet, de multiples personnes se sont rassemblées et ont commencé à collaborer. Des citoyens en somme comme vous et moi qui prenaient conscience collectivement de l’importance et la nécessite de collaborer pour construire un nouveau genre d’entreprise, au service de l’intérêt collectif.

Un certain nombre de ces personnes, professionnels du secteur des coopératives, se sont joints au projet parmi lesquels Pierre Paquot, ancien collaborateur d’Enercoop, co-fondateur de plusieurs initiatives de transition écologique et actuel président de TeleCoop, Julien Noé, co-fondateur d’Enercoop et actuel administrateur de TeleCoop, ou encore Marion Graeffly, ancien dirigeante associative et Anne Barbarin, spécialiste des télécoms et des dynamiques territoriales.

Le choix de créer TeleCoop en tant que société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) est bien sûr tombé sous le sens. En effet, cette forme originale d’entreprise permet à tous d’en devenir partie prenante en tant que sociétaire, de pouvoir être consulté lors de l’Assemblée Générale et durant les différents moments de concertation organisés à l’adresse des sociétaires. Son organisation même et ses statuts défendent le principe d’une entreprise à l’image résolument dédiée à l’intérêt collectif.

Le groupe décide de se lancer dans la création administrative de TeleCoop en tant que SCIC. Au moment de la rédaction de nos statuts, les valeurs fondamentales de l’entreprise émerge.

TeleCoop aspire à une société dans laquelle tous les citoyens ont les moyens d’être acteurs de leur propre émancipation et de peser dans les grands choix collectifs de notre société en utilisant les ressources numériques adaptées à leurs besoins tout en préservant la capacité des générations futures à en bénéficier.

Pour ce faire, la coopérative se donne pour mission de proposer à tous un service de téléphonie et d’accès à internet coopératif et performant, dans une logique d’intérêt collectif pour un usage du numérique voulu et non subit. Les services éthiques de TeleCoop ont pour objectif principal l’épanouissement personnel et l’émancipation numérique de chacun tout en prenant conscience de la finitude des ressources de notre planète.

Au service de cette cause, TeleCoop agit autour de valeurs concrètes et fortes :
– l‘intérêt collectif et la coopération sur les principes de lucrativité limitée et de gouvernance partagée entre abonnés, salariés et partenaires de l’entreprise,

– la responsabilité et la solidarité sur les principes de gestion éthique et humaine des abonnés et des salariés, de la juste rémunération et de la limitation des écarts de salaires et de la lutte contre la fracture numérique,

– la protection de la planète et des libertés sur les principes de la limitation du gaspillage des ressources, de la promotion d’un usage responsable du numérique et du low tech et de la promotion du libre, de l’open source et de la neutralité du net.

On célèbre le dépôt des statuts de la coopérative ! Avril 2020

La coopérative est créée le 2 avril 2020, en plein premier confinement, à l’heure où toute la France avait été mise à l’arrêt. Cette période a été dans le même temps une prise de conscience générale du fait que le numérique prenait une place de plus en plus importante dans nos vies. Arrimés à nos domiciles respectifs, sans possibilité de rencontrer physiquement les gens qui d’ordinaire nous entourent, le numérique, nos ordinateurs et nos mobiles sont devenus les plaques tournantes de notre vie sociale.

Nous en avons profité pour réfléchir, pour construire et pour tester des choses comme le premier challenge deconnexion organisé le 2ème mois du confinement sur la base d’une intuition que nous aurions tous besoin de nous aérer de nos appareils numériques et d’introduire davantage de sobriété numérique dans nos vies.

Les 6 premiers mois de l’existence de TeleCoop ont été ainsi consacrés à la réflexion et la construction de notre première offre d’abonnement mobile. A la suite d’un premier sondage partagé sur nos réseaux organisé pour lancer la concertation avec nos futurs abonnés, il semblait important de développer une offre qui permettait à tous de se rendre compte de sa consommation et donc de se réapproprier ses usages mobiles numériques. En parallèle, il nous fallut rassembler les bons interlocutureurs et partenaires pour devenir un opérateur mobile. Notre chemin a croisé celui de Bazile Telecom, opérateur virtuel à destination des séniors qui nous proposait en juillet dernier un partenariat pour nous permettre de construire à partir de leur expérience et de leur outil à quoi pourrait ressembler TeleCoop dans les années à venir. Ainsi nous fîmes le choix de nous baser sur le réseau d’Orange pour lancer la première offre de la coopérative.

Envoi des premières cartes SIM pour les béta-testeurs – Juillet 2020

Nous sommes alors rejoint par Christine Heitz qui prend la responsabilité de la création et de la gestion de notre service client. L’ambition est importante pour ce département de la coopérative car nous souhaitons défendre un nouveau modèle de service client au service d’un monde solidaire et partagé, humain et responsable, qui accompagne chacun dans sa vie numérique. Avec l’aide de plus 30 béta-testeurs, nous éprouvons notre offre et nos processus pour apprendre notre métier.

Pour nous permettre de construire cette belle aventure, il était important que nous puissions avoir les reins solides, notamment financièrement. Nous avons donc rassemblé une vingtaine de personnes autour de nous, dans la catégorie des membres fondateurs pour permettre de rassembler les premiers financements nécessaires à l’époque pour financer une partie de nos développements. Nous sommes ainsi parvenus à rassembler plus de 50 000€ de capital social.

Réunion des premiers sociétaires de TeleCoop – juin 2020

En septembre, nous sommes officiellement déclarés opérateur mobile auprès de l’ARCEP, organisme régulateur des télécoms pour lancer notre activité. En parallèle, nous commençons à faire entendre nos voix à l’ARCEP et à l’ADEME sur les sujets du numérique responsable. Notre voix dissonante, soucieuse des impacts environnemtaux et sociaux les intéresse.

Carte SIM de TeleCoop

Notre histoire bénéficie également d’une autre plus grande histoire qui est en train de se construire à nos côtés, le collectif des Licoornes. Sous l’impulsion de Julien Noé et d’autres dirigeants de SCIC, des coopératives se rassemblent pour faire système et proposer un ensemble d’alternatives citoyennes et respectueuses des Hommes et de la Planète. Ce système comporte des coopératives dans tous les secteurs d’activité utiles : la mobilité avec Railcoop & Mobicoop, l’énergie renouvelable avec Enercoop, la banque avec La Nef, la téléphonie avec TeleCoop, les circuits-courts alimentaires avec CoopCircuit, la vente de biens avec LabelEmmaüs, la location de biens électroniques sur le principe de l’économie de la fonctionnalité avec Commown. Cette initiative permet à notre jeune pousse d’être de plus en plus visible au-delà de notre activité propre. De plus, chacune de ces coopératives joue le jeu de parler de TeleCoop et de toutes les autres initiatives coopératives.

A la fin novembre, nous lançons la première offre mobile de TeleCoop, d’abord auprès des très nombreux inscrits à la liste d’attente puis en direct depuis notre site internet pour qui le souhaiterait. Très rapidement , nous atteignons les barres symboliques des 1000 abonnés et des 200 sociétaires à la mi-mars.

Nous apprenons de ce nouveau métier, nous constituons une équipe forte malgré les circonstances. Nous avons été entre temps rejoints par Perrine Hutin pour la gestion financière et télécoms de la structure et par Pierre Geoffroy sur le développement et la gestion de l’ensemble des outils informations de la coop’ (et il y a de quoi faire !). L’équipe continue de s’étoffer avec l’arrivée de Camille Beaudou, en stage de fin d’étude sur les outils numériques et Théo Chupin, en stage également sur l’animation du sociétariat.

L’équipe de TeleCoop – mars 2021


Ces premières étapes ont été fondamentales pour créer des bases solides pour TeleCoop. Il nous fallait bien sûr une certaine assurance d’un point de vue économique que nous étions dans le vrai car prôner la sobriété numérique et essayer de faire payer un prix juste n’est pas chose facile dans l’environnement que l’on connaît. Il nous fallait aussi sentir que le principe d’une initiative citoyenne faisait écho à d’autres que nous et ce fut également le cas au regard du nombre de sociétaires qui nous ont rejoint et du nombre de participants à nos dernières concertations.

Nous sommes ravis de la tournure que prend le projet et nous vous donnons rendez-vous pour la suite qui va être, nous en sommes sûrs, passionnante.

Rendez-vous le 27 avril à 20h pour fêter ce premier anniversaire. Inscrivez-vous ici :

https://framaforms.org/le-premier-anniversaire-de-telecoop-1617356959

Merci à tous pour votre soutien !

Concentration : une aptitude en voie de disparition ?

En Angleterre et en Chine, certaines écoles interdisent les smartphones. Parmi les raisons invoquées, on trouve la protection des yeux et de l’attention des enfants. L’attention, qu’il est important de capter et de maintenir, pas uniquement chez les enfants.

En quoi les outils numériques peuvent-ils perturber l’attention, et comment faire pour la préserver, voire la cultiver ?

Concentration et attention, du pareil au même… ou presque.

Dans le langage commun, on se réfère souvent à la concentration. Vous dites ou pensez souvent, j’imagine : “J’ai besoin de me concentrer !” lorsque vous souhaitez réfléchir à une question, étudier, apprendre, travailler, par exemple. La concentration est l’action de porter toute son attention sur un même objet. On mobilise notre attention (ou notre concentration) pour les activités mentionnées ci-dessus mais aussi pour échanger avec nos proches, les écouter et leur parler, réaliser des œuvres artistiques, ou même pour réaliser des exploits sportifs. Dans les trois exemples, l’attention est la condition sine qua non de l’écoute et du dialogue, de la créativité et de la performance.

Photo de Krishh sur Unsplash

Quel est le souci avec les outils numériques ?

Or, au travail ou à la maison, nous pouvons être bombardés de notifications, pop-ups, appels et être distraits par ces signaux visuels, sonores qui viennent interrompre l’action en cours. A chaque “ding”, à chaque bannière qui s’affiche, notre cerveau se met en alerte, et détourne notre attention, parfois quelques fractions de secondes, parfois davantage, si nous décidons de répondre. Cela peut être sans grande conséquence : on demande à notre interlocuteur de répéter ce qu’il vient de dire. Cela peut aussi être dangereux, lorsqu’on conduit par exemple.

Interrompu.e.s en permanence, nous pouvons avoir bien du mal à nous concentrer sur ce que nous faisons. Et perdre l’habitude de nous focaliser sur une chose à la fois.

Le smartphone peut nous rendre la tâche bien difficile, attrayant et irrésistible comme il est. Réseaux sociaux, applications sont conçus de telle manière à attirer et à garder notre attention, le plus longtemps possible. Nous n’entrerons pas ici dans le détail de ce phénomène. Retenez néanmoins que nous sommes nombreux à avoir notre smartphone en permanence à proximité. Et nous sommes donc tout le temps susceptibles d’être interrompu.e.s.

Pour rester concentré.e, ne comptez pas trop sur votre volonté, mettez toutes les chances de votre côté

Difficile de se concentrer, donc, lorsqu’on est interrompu à tout bout de champ ou que l’on papillonne d’une tâche à l’autre. Il est toutefois possible de “ré-éduquer notre cerveau”. 

Vous pouvez commencer par habituer votre cerveau à ne pas être “branché” en permanence en vous définissant des règles comme par exemple : 

  • “pas de portable à table”, 
  • “pas de portable dans certaines pièces de la maison (la chambre, la salle de bain)” 
  • ou “pas de portable à certaines heures”.

Ensuite, vous pouvez vous entraîner à vous adonner à une activité concentrée chaque jour. Avant toute chose, définissez-vous un but (la tâche à accomplir). Puis créez les conditions idéales pour ne pas être interrompu.e. :

  1. Planifiez-vous des créneaux horaires (pour commencer, prenez 10 minutes par exemple, puis 20, puis 30, etc.). 
  2. Fermez toutes les applications, onglets, canaux de vos outils numériques.
  3. Réduisez au silence toutes les sources de distractions numériques
  4. Posez votre smartphone hors de votre vue et de portée (visuelle et auditive).
  5. Ayez à portée tout ce qui vous est nécessaire, pour votre tâche à réaliser mais aussi votre confort (boisson, encas, etc.)
  6. Vous êtes prêt.e à réaliser ce que vous voulez !

Au début, cela peut être difficile, mais si vous vous entraînez un peu chaque jour, et augmentez petit à petit, votre cerveau se ré-habituera à  se concentrer. C’est comme un sport que l’on pratique avec de plus en plus d’aisance. Alternez les phases concentrées avec des pauses, en mouvement ou en interaction avec d’autres personnes.

Et bientôt, vous concentrer sera redevenu un jeu d’enfant. 

Merci à Stéphanie Formery, experte en bien-être numérique

Site Web de Reconnecter

Comment réduire l’empreinte environnementale de son smartphone ?

Le smartphone est devenu l’équipement indispensable de bon nombre d’entre nous. En 2019, 95 % des Français possédaient un appareil mobile, dont 77 % un smartphone et ce chiffre est toujours en croissance. L’usage du téléphone s’est aussi diversifié. En plus de sa fonction d’appel, il nous sert de GPS, de lecteur vidéo, de navigateur internet, de console de jeu, etc.

Mais ce qui augmente également, c’est le nombre d’études montrant que le bilan carbone des téléphones portables est catastrophique. Entre l’épuisement de matériaux rares, les problèmes de recyclage et les consommations exponentielles de données et électricité, les mobiles sont un véritable fléau pour l’environnement. Pourtant quelques gestes simples permettent de limiter leurs impacts. Découvrez comment réduire l’empreinte environnementale de votre smartphone facilement.

Limiter l’empreinte carbone de son téléphone au niveau matériel

Avant d’arriver entre nos mains, un smartphone a déjà consommé, en moyenne :

  • 70 matériaux différents (dont des métaux précieux et terres rares),
  • l’équivalent de 4 tours du monde pour réunir ses composants, le concevoir et l’assembler puis le distribuer,
  • près de 910 litres d’eau pour sa fabrication (n’incluant pas celle nécessaire au fonctionnement des mines) et 75 000 litres d’eau acide rejetés.

(Source : infographie « Le smartphone, une relation compliquée » de l’ADEME.)

80 % de l’impact environnemental d’un smartphone est lié à sa fabrication

À cela s’ajoute une exploitation des ressources humaines dévastatrice. Les matériaux présents dans notre smartphone sont issus de pays où les droits des travailleurs sont inexistants. C’est notamment le cas du cobalt, essentiel pour les batteries de nos appareils et qui provient majoritairement de la République démocratique du Congo (RDC). Selon Amnesty International, ce sont près de 40 000 enfants qui extraient le minerai dans des mines illégales au milieu de poussières hautement toxiques. (Source : « Mon smartphone est-il lié au travail des enfants ? »)

Les constructeurs de smartphones ferment les yeux sur ces désastres sociétaux et environnementaux.

Le Chili, qui possède les plus grands gisements de lithium, est confronté à une véritable « guerre de l’eau ». Pour extraire ce matériau qui alimente les batteries des appareils mobiles, la mine est autorisée à prélever près de 24 litres par seconde d’eau douce. Dans cette région, déjà considérée comme l’une des plus arides au monde, c’est tout l’écosystème et les populations locales qui sont menacés de disparition. Et, avec l’essor des véhicules électriques et de leurs batteries au lithium, la situation va devenir encore bien plus inquiétante.

Les constructeurs de smartphones ferment les yeux sur ces désastres sociétaux et environnementaux. Ou pire, ils les utilisent pour des campagnes de communication s’apparentant à du greenwashing. Apple publie ainsi chaque année un « rapport de responsabilité environnementale » pour mettre en avant l’utilisation des énergies renouvelables et des matériaux recyclés dans sa production. Cependant, une enquête du site américain Motherboard (consultable ici ) a mis en avant les pratiques déplorables d’Apple en termes de recyclage. La firme n’hésite pas à briser des équipements en parfait état de fonctionnement pour privilégier la vente de produits neufs. Les appareils sont déchiquetés dans leur intégralité pour empêcher toute réparation ou réutilisation des pièces électroniques.

De plus, en 2016, Apple avait la capacité de désassembler 2,4 millions de téléphones par an, alors que, sur la même période, la société a vendu plus de 215,3 millions d’iPhone.

Une responsabilisation de la part des grandes marques semble donc pour l’instant illusoire, cependant des actions individuelles peuvent influer et engager ce changement.

Le meilleur téléphone est celui qu’on n’achète pas

Cette maxime s’applique à de nombreux secteurs, mais elle est particulièrement vraie dans le domaine des équipements numériques.
En effet, en France, on change de téléphone en moyenne tous les 20 mois. En cause l’usure, la casse et l’obsolescence programmée mais surtout l’arrivée perpétuelle de nouveaux modèles toujours plus performants et aux publicités attractives.

La réparation est la première alternative au renouvellement de son équipement.

Selon l’ADEME, presque 90 % des Français remplacent leur smartphone, alors que celui-ci fonctionne encore. Près de 80 % des casses concernent uniquement un écran brisé, facilement réparable.

La réparation est donc la première alternative au renouvellement de son équipement. Si la panne intervient sous 2 ans après l’achat, la garantie constructeur doit, légalement, prendre en charge les réparations. Au-delà de ce délai, il est possible de faire appel à un réparateur voire de tenter soi-même la réparation. De nombreuses informations et tutoriels sont disponibles en ligne. Avec pour avantage une préservation des ressources, mais aussi des économies financières !

Malheureusement, cette alternative peut être compliquée à mettre en œuvre sur bon nombre de smartphones non modulables et à batterie fixe qui rendent impossible l’accès aux composants. Avec la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) , l’indice de réparabilité d’un smartphone est affiché au moment de la vente d’un smartphone neuf depuis le 1er janvier 2021 (nous y consacrerons un prochain article !).

Bien choisir son nouveau smartphone

Pour réduire l’empreinte environnementale de son smartphone, il est donc nécessaire de choisir un modèle modulable et réparable. Une batterie et des composants amovibles ainsi que des pièces détachées disponibles permettront de le réparer facilement.

Avant de vous décider pour un smartphone, prenez également le temps de bien réfléchir à vos besoins. Les marques se livrent à une véritable course à la performance et leurs appareils s’apparentent désormais à de mini-ordinateurs. Cependant, ces caractéristiques sont souvent déconnectées de la réalité des besoins.

Si vous utilisez votre portable uniquement pour les appels, vous pouvez plutôt vous orienter vers un téléphone mobile classique. De même, un grand écran n’est peut-être pas forcément nécessaire, d’autant plus que les impacts environnementaux augmentent avec la taille de l’appareil. Si vous avez besoin d’un modèle performant et écologique, pensez également au Fairphone, un smartphone qui allie responsabilité, durabilité et efficience.

Enfin, si vous changez de smartphone, pensez aux offres reconditionnées et aux locations. La société coopérative d’intérêt collectif Commown permet par exemple de louer des Fairphone et autres équipements numériques durables et responsables.

Prenez le temps de bien réfléchir à vos besoins avant d’acquérir un smartphone.

Dans tous les cas, pensez au recyclage de votre ancien modèle en le ramenant en magasin ou auprès d’associations. Près de 80 % des composants d’un smartphone sont recyclables, pourtant, chaque année seulement 15 % des appareils sont collectés, les autres s’entassent dans les tiroirs où viennent augmenter la quantité de déchets numériques générés dans le monde.

Quelques pistes pour offrir une fin de vie « éco-responsable » à son smartphone :

  • Ecosystem, un éco-organisme à but non lucratif qui collecte, dépollue et recycle les équipements électroniques.
  • Le site «  Je donne mon téléphone » qui permet d’envoyer (gratuitement) son smartphone aux « Ateliers du Bocage », une société d’intérêt collectif membre d‛Emmaüs France et partenaire d’ecosystem. Les appareils sont soit recyclés, soit réparés et mis en vente à un prix solidaire.
  • Le site gouvernemental « Longue vie aux objets », soutenu par l’ADEME qui propose, entre autres, des conseils et un annuaire pour trouver des réparateurs et loueurs d’équipements numériques.

Réduire l’empreinte environnementale de son smartphone par une utilisation raisonnée

Si la fabrication des smartphones a de lourdes conséquences sur l’environnement, leur mode d’utilisation vient encore augmenter leur impact écologique. Mais là aussi quelques actions individuelles peuvent réduire l’empreinte environnementale de son smartphone. Il est donc important d’optimiser sa consommation de données mobile.

En quelques années, le smartphone est devenu l’équipement le plus utilisé pour se connecter à internet, loin devant l’ordinateur et la tablette. À l’heure où « le réseau » constitue la seconde source d’impacts du numérique français, optimiser sa consommation de données est essentiel.

D’autant plus que les actions à entreprendre sont simples :

  • privilégiez le wifi plutôt que les fréquences mobiles (de la 2G à la 5G), beaucoup plus énergivores,
  • en appel, favorisez l’audio à la visio qui consomme jusqu’à 3 fois plus de ressources par minutes,
  • activez l’économiseur de batterie. Cela peut réduire légèrement les performances de votre smartphone mais suffit largement à la plupart des utilisations standards (appel et navigation internet notamment),
  • désactivez le GPS et le Bluetooth dès que vous ne vous en servez pas. Pour l’audio, privilégiez les connexions filaires (écouteurs ou enceintes), vous préserverez l’environnement et gagnerez en qualité de son,
  • paramétrez, si possible, votre smartphone afin de pouvoir garder le contrôle sur les mises à jour et téléchargements,
  • passez votre téléphone en mode avion (ou éteignez-le) dès que vous n’en avez pas l’utilité,
  • réduisez la luminosité de l’écran en journée.

Là aussi, la limitation de l’empreinte environnementale de nos smartphones passe par une réflexion sur nos consommations. La 5G arrive avec la promesse de nous permettre de visionner des vidéos en haute qualité dans le train, mais est-ce vraiment un besoin fondamental ?

Limiter ses besoins énergétiques

L’optimisation de la consommation de données va de pair avec une réduction des besoins en énergie. Logiquement moins et mieux on utilise son smartphone, moins il nécessitera d’électricité pour fonctionner.

Cependant, d’autres éléments peuvent venir impacter la consommation énergétique des smartphones. C’est le cas par exemple des nouveaux chargeurs sans fil. En 2020, une étude menée par iFixit et OneZero (consultable ici) a démontré que ces équipements entraînaient en moyenne une augmentation de 47 % de l’électricité consommée lors de la recharge.

Attention également aux diverses applications et objets connectés qui communiquent en permanence avec nos smartphones. Selon les modèles, la gestion de l’utilisation des données est plus ou moins intuitive. Là aussi, de nombreux guides sont disponibles en ligne.

De plus, avec l’essor des forfaits tout illimité, il est difficile de se rendre compte du véritable temps de fonctionnement de notre téléphone et de sa consommation de données. Vous pouvez toutefois définir des seuils d’alertes sur votre mobile ou privilégier des forfaits adaptés à votre consommation réelle comme celui de Telecoop.

Soutenue par la croissance exponentielle des usages et par l’inertie volontaire des constructeurs, l’empreinte environnementale des smartphones est chaque jour, plus catastrophique.

Dans ce secteur, la préservation des ressources et les enjeux environnementaux passent plus que jamais par des initiatives individuelles et coopératives. Il s’agit de se réapproprier notre consommation numérique aussi bien au niveau de nos équipements que de l’utilisation que nous en faisons.

Merci à Laura Pouget pour cet article !

Sources :

Le rapport « Baromètre du numérique 2019 » de l’Arcep : https://www.arcep.fr/cartes-et-donnees/nos-publications-chiffrees/numerique/le-barometre-du-numerique.html

Rapport de l’Ademe sur les impacts du smartphone, édition 2019 : https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-impacts-smartphone.pdf

Campagne d’Amesty sur les « minerais de sang » : https://www.amnesty.org/fr/latest/campaigns/2016/06/drc-cobalt-child-labour/

Le rapport sur les « impacts environnementaux du numérique en France » ( Inum) : https://www.greenit.fr/impacts-environnementaux-du-numerique-en-france/

Autre article sur l’impact énergétique des chargeurs sans fil (GreenIT) : https://bit.ly/3pmWDCT




Pourquoi placer la sobriété numérique au coeur des offres de TeleCoop ?

TeleCoop est un opérateur coopératif. Ses sociétaires qui ont rejoint le projet pour contribuer à la construction d’un opérateur socialement et environnementalement plus vertueux jouent un rôle important dans sa stratégie. Et comme cela n’a rien d’évident, ils se réunissent et se concertent pour définir comment TeleCoop se positionne sur ces sujets. Ce processus est au coeur de la gouvernance de TeleCoop, et ce qui suit est le résultat de ces échanges sur la sobriété numérique.

A première vue le concept de sobriété peut sembler austère alors que le numérique est plutôt synonyme de progrès. Sans aller à l’encontre de ce progrès, et au contraire pour donner la possibilité au plus grand nombre d’en bénéficier, TeleCoop a pour mission que cela ne se fasse pas au détriment de ce qui nous impacte directement, les limites physiques de notre environnement, et dans ce but propose des façons de produire et consommer des services de télécommunications limitant ces impacts.

Les impacts des usages numériques sur l’environnement et en particulier la consommation d’énergie sont à la fois conséquents et peu connus du grand public. Ainsi en 2019, le numérique représentait 4% des gaz à effet de serre au niveau mondial, soit autant que le trafic aérien qui lui est régulièrement montré du doigt. Surtout ce chiffre pourrait passer à 8% des gaz à effet de serre en 2025 (Source : ADEME – novembre 2019).

Il est urgent de s’engager en faveur d’un numérique responsable et en ligne avec la transition écologique.

Les émissions de gaz à effet de serre illustrent le concept de matérialité déplacée. S’il est en effet difficile de se rendre compte des impacts négatifs du numérique, ces impacts sont en fait importants et il est urgent de s’engager en faveur d’un numérique responsable et en ligne avec la transition écologique.

Certaines bonnes pratiques peuvent d’ores et déjà être promues ; par exemple si l’on sait que l’utilisation du Wifi consomme jusqu’à 23 fois moins d’électricité que la 4G à bande passante et usage équivalent, alors on peut veiller à privilégier le Wifi plutôt que la 4G dès que cela est possible (Source : Green It – 2019).

Encore faut-il avoir le choix d’un Wifi de qualité suffisante. Cette question est cruciale car 77% des téléphones mobiles sont des smartphones qui représentent l’équipement privilégié pour se connecter à internet (pour 51% des Français, contre 31% pour l’ordinateur) (Source : etude CREDOC – 2019). Déployer la fibre sur les territoires aujourd’hui mal couverts, notamment les zones blanches, peut représenter une réelle alternative pour décongestionner le réseau mobile, en plus d’aider à garantir l’accès à internet comme un service universel. Etudier son déploiement par rapport à celui de nouvelles infrastructures mobiles paraît donc important pour faire ces choix d’infrastructures en connaissance de cause.

Se poser la question de ce qui est essentiel et de ce qui l’est moins permet d’avancer vers un usage plus responsable, sur le modèle du « moins mais mieux ».

Plus globalement, se poser la question de la sobriété numérique revient aussi à se poser la question d’identifier et qualifier les besoins essentiels d’accès à la ressource numérique. Le numérique est aussi un fantastique catalyseur de progrès social et environnemental; Telecoop veut donc encourager ce rôle tout en influençant et aidant les professionnels du secteur vers la création de référentiel de la sobriété numérique.

Créer un référentiel commence par une prise de conscience de ses usages mobiles.

C’est pourquoi Telecoop a lancé son premier forfait « sobriété » à 2€ le Giga, qui incite à réfléchir à sa consommation de données. Et cela commence dès la souscription lorsqu’est demandée la consommation moyenne des 6 derniers mois pour estimer le montant mensuel de la facture. Cette façon d’envisager sa consommation de données se positionne à contrario des forfaits illimités ou comprenant un très haut niveau de datas. Avec ce type de forfaits, très présents sur le marché, la plupart d’entre nous sommes incapables de donner un ordre de grandeur de notre consommation mobile. Mais avons-nous vraiment besoin d’autant de données ? Dans ce sens, Telecoop soutient la proposition de la mission d’information du Sénat d’interdire ces forfaits illimités qui prive le consommateur de cette prise de conscience.

Par ailleurs, les applications numériques que l’on utilise peuvent aussi avoir un impact fort sur son niveau de consommation de données. C’est pourquoi Telecoop souhaite aussi soutenir la création d’une plateforme regroupant les applications courantes les plus légères afin de promouvoir leur utilisation.

Le numérique, ce sont des ressources et les moyens d’y accéder, qui s’accompagnent d’une empreinte environnementale et sociale. Comme dans d’autres secteurs tels que l’alimentation ou la mode, se poser la question de ce qui est essentiel et de ce qui l’est moins permet d’avancer vers un usage plus responsable, sur le modèle du « moins mais mieux ». Eclairer les consommateurs mais surtout influencer les professionnels du secteur et les pouvoirs publics sur ces impacts et leur permettre d’utiliser au mieux ces ressources est au coeur du projet Telecoop.

Merci à Cécile Decker, sociétaire de TeleCoop pour cet article !